Méditation 5ème dimanche du temps ordinaire B – 7 février 2021
Dans « l’agenda » de Jésus ! Marc 1,29-35
Nous cheminons avec l’Evangile de Marc, qui nous propose les débuts de la vie publique de Jésus. Le choix de ses tout premiers compagnons, l’arrivée à Capharnaüm, et son saisissant enseignement dans la synagogue du village qui n’a pas laissé indifférents ceux qui l’écoutaient : «… il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes… Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! »
Et ce n’est pas tant son éloquence ni sa parfaite connaissance des Ecritures qui émerveillaient ses auditeurs, mais bien la puissance, le parfum de cet amour inconditionnel de Dieu pour l’homme que respiraient ses mots. Sa présence en soi était perçue comme une « Bonne nouvelle » pour les foules qui accourraient pour l’écouter, car en Jésus qui se tenait là, devant eux, ils ont compris que Dieu s’est fait proche de chaque femme, de chaque homme comme jamais auparavant ! Le salut est descendu jusqu’à nous, clamaient-ils !
Avec en toile de fond la question de savoir qui est ce Jésus, et qui est le vrai disciple, Marc nous donne de contempler en ce 5è dimanche, ce que l’on pourrait bien appeler la « journée-type» du Fils de Dieu à Capharnaüm. Il nous invite à réaliser ici comment en Jésus Christ, Dieu s’est rendu (se rend chaque jour) présent au milieu des hommes pour les guérir, les sauver ! Et quel agenda pour une journée! Pour une fin de semaine (le sabbat) en plus ! De la synagogue – chez Simon et André (à la maison) – soin à la belle-mère de Pierre – repas – soins aux malades de la ville – petit temps de sommeil – temps de prière avant l’aube – en route… !
Le récit qui a commencé avec la prière dans la synagogue, fait recommencer le lendemain par la prière de Jésus « bien avant l’aube… dans un endroit désert ». Comme au matin de Pâques, la vie resurgit d’auprès du Père, dans l’intimité, le face à face avec Lui ! Comme l’obscurité du tombeau sera vaincue par la lumière de la résurrection du Fils de Dieu, la lueur de l’aube chasse les ténèbres du monde, illuminé par le visage « transfiguré » de Jésus en prière… C’est de ce face à face qu’il tire « l’autorité » de son enseignement. Bien plus, c’est de ce ressourcement que jaillit la « Bonne nouvelle » qu’il incarne, tout comme le flux de tendresse et d’amour qui guérit toutes les infirmités et redonne vie à ceux qu’il croise sur le chemin, ployant sous le poids des forces de la mort !
La Bonne nouvelle, c’est aussi qu’avec Jésus, Dieu se révèle « plus grand » que le Temple! Nul ne peut le « domestiquer ». Il quitte la synagogue pour entrer dans la « maison de Pierre et André ». Comme disciples, il marche donc avec nous, il vient nous trouver « là où nous habitons ». Il prend sur lui nos problèmes si nous les lui confions. Ce sont les disciples qui « parlent à Jésus » de la belle-mère de Pierre malade.
Confinés à la maison par la « fièvre » (nous y voilà !), la peur du covid19 ou touchés par tant d’autres préoccupations qui nous « pourrissent la vie » et nous écrasent en ce moment, ouvrons-lui la porte pour qu’il entre, qu’il nous prenne par la main et nous fasse lever (ressusciter) pour reprendre notre mission de disciple au milieu de nos frères et sœurs : « les servir ». A chacun selon le charisme reçu. Bon dimanche !
Abbé Barnabé IKANA