Méditation 21ème dimanche ordinaire B – 22 août 2021
Dur à avaler !
Toutes les lectures d’aujourd’hui sont dures à avaler !
1. Josué réunit toutes les tribus d’Israël à Sichem (veut dire le dos).
Il les réunit pour leur dire : Maintenant, j’en ai plein le dos avec vous, vous n’arrêtez pas de faire n’importe quoi, de courir après tout ce qui brille, de vous laisser conduire par le bout du nez. Quand est-ce que vous allez vous décider à suivre le Seigneur. Moi, en tout cas, je veux suivre le Seigneur !
Le peuple a avalé sa salive, il a gonflé le torse et il a juré : Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur ! C’est lui qui s’est toujours occupé de nous et nous a rendus libres. Dont acte !
2. La lettre de Paul ! Mamma mia ! Dur à avaler !
Pour la femme le mari est la tête !
Si c’est un homme qui fait la lecture, j’entends d’ici : Quel macho, celui-là !
Si c’est une femme qui fait la lecture : Quand est-ce que les « Femen » vont la faire taire !
Ça ne passe pas !
Pour défendre Paul, je ne vais pas faire appel à des explications du genre : Vous savez on a vite dit une parole de travers ! On a tous un peu dans le coin de la tête l’idée qu’on est supérieur à l’autre.
Ça peut même n’être tout simplement qu’un lapsus, comme cette femme qui disait à son Mari : Quand l’un de nous sera mort, je me retirerai à la campagne. Ou plus sérieux, plus élaboré, ce psychologue qui proposait à la réflexion cette définition de la femme : Celle qui suit toujours son mari sur la route qu’elle lui a tracée !
Éternel conflit de pouvoir !
Non, pour défendre Paul, je n’ai qu’à parler du Christ, car c’est lui que Paul à constamment devant les yeux : c’est son modèle, son unique modèle.
Par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres, commence-t-il par dire.
Comprenez : si vous voulez dominer, être servis, commander, vous n’êtes pas dans le Christ. En conséquence, vous n’êtes d’aucune utilité à l’humanité. Au contraire, vous lui êtes néfastes, vieux, dépassés, déjà morts. Vous êtes sans avenir.
L’avenir, c’est le Christ. Lui n’est pas venu pour être servi mais pour servir ; pas pour faire sa volonté mais pour faire la volonté de son Père qui est source de tout : de toute vie, de toute réussite, de toute victoire, de toute paix.
Les uns aux autres.
Cela veut bien dire : les femmes à leur mari comme au Seigneur et les maris à leur femme comme au Seigneur.
Mais comme saint Paul a en vue le Christ. Et en même temps le couple.
Et que le couple ne peut connaître aucune division, puisque le Christ n’est pas divisé, Paul ne peut trouver plus belle image que le corps humain avec comme soulignement que c’est le Christ (qu’il compare à la tête) qui assure effectivement l’unité du corps entier.
Paul ne dit donc pas que le mari est « le Seigneur » de la femme.
Le Seigneur c’est le Corps tout entier à moins que vous ayez déjà vu dans votre vie une tête passer sans le corps ! Je sais qu’aujourd’hui beaucoup marchent sur la tête ! Mais quand même !
Aimer son épouse comme le Christ (qui est la tête) aime son Église, c’est le plus grand bonheur que l’on puisse souhaiter à chaque femme sur la terre et comment ne pas le souhaiter ce bonheur, de toutes ses forces à ces femmes Afghanes, livrées comme des objets à ceux qui défigurent l’œuvre de Dieu de façon la plus odieuse.
On sait ce que l’époux dit à l’épouse :
Lève-toi, mon amie, ma toute belle, et viens…Ma colombe, dans les fentes du rocher, dans les retraites escarpées, que je voie ton visage, que j’entende ta voix ! Ta voix est douce, et ton visage, charmant. Mon bien-aimé est à moi et moi, je suis à lui. Car l’Amour est fort comme la mort ; Ses flammes sont des flammes de feu, fournaise divine.
3. Quant à l’Evangile, il est dur aussi à avaler !
Cette parole est rude qui peut l’entendre ?
Beaucoup ont lâché prise et son rentrés chez eux. Pourquoi ?
Parce que Jésus a parlé vrai. Il n’a pas jeté de la poudre aux yeux. Il a dit carrément par quel chemin il fallait passer pour obtenir la vie éternelle : Par le don de soi !
C’est ce qu’il veut dire quand il dit qu’il faut : Manger la chair et boire le sang du Fils de l’Homme. Traduisez : Il faut passer par la fragilité infinie de l’Amour de Dieu.
Vous vous trompez sur toute la ligne :
Vous attendez un messie-baguette magique.
Vous attendez un messie qui fait tout à votre place.
Eh bien, non ! Le Messie, il vous invite à mourir ! À mourir à vous-mêmes, à vos idées à la con, car si vous voulez vivre, il vous faudra avaler ce mystère évident pour tout qui connaît et aime la vie.
Apprenez de l’arbre qu’il supplie qu’on lui cueille ses fruits et que la vache désire plus allaiter que le veau de téter et que le grain de blé aspire à mourir et que Dieu aspire à se donner pour que l’homme vive en abondance, dans l’éternité de l’Amour.
– Vous voulez partir, vous aussi ?
– A qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la Vie éternelle !
Bien répondu, Pierre !
C’est dur à avaler, mais tu as bien flairé : avec Lui, il faut s’attendre à tout !
Abbé Michel Diricq